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Conundrum
15 novembre 2011

Intouchables : gare à ceux qui ont aimé!

A l'écran depuis quinze jours et déjà 5,2 millions d’entrées. Intouchables apparaît comme le film drôle et touchant de cette fin d’année qui aura su entraîner les Français dans les salles. Avec un tel succès, le film a l’air de faire l’unanimité, aussi bien auprès des critiques que du public. En apparence tout du moins, car à Libé et aux Inrocks, cet emballement général fait grincer des dents.

Dans les Inrocks, Jean-Marc Lalanne a ouvert le bal des mécontents. Il réduit le film à un croisement entre Joséphine ange gardien et le Service après vente des émissions et dénonce une « fable relou et démagogique ». Chez Libération, la dream team des grincheux (Gérard Lefort, Didier Péron, Bruno Icher) n’hésite pas à faire appel à un monument de culture enfantine des années 80, les Bisounours, pour qualifier le film (ou ses protagonistes, on ne sait plus très bien). Film qui récolte l’appellation de « comédie sociale bien pensante ». S’en suit une longue critique en forme de procès qui démonte de film point par point. Les auteurs de l’article accusent notamment le film de réduire une réalité sociale à un certain nombre de clichés et de simplifications. Mais ce qui est frappant dans cette critique, c’est la façon dont le trio perçoit les personnages : ils jugent leur personnalité, leur comportement, dénoncent le manque de moralité et les contradictions de leurs actions. Mais juger les personnages d’un film, est-ce réellement juger le film en lui-même ? Lefort, Péron et Icher semblent profondément dérangés par ce qu’ils ont vu à l’écran, et surtout par les messages qu’ils ont perçus. A mon sens, le film ne prétend pourtant pas cautionner les actions ses personnages, ni, à l’inverse, les dénoncer. Il montre des personnages avec leurs forces, leurs faiblesses et leurs contradictions. Chacun est libre, devant l’écran, de penser ce qu’il veut des accès de colère de Driss ou de la façon dont Philippe dépense son argent.

En dénigrant violemment Intouchables, ce n’est pas tant le film que son public qui est ainsi visé, même indirectement ou involontairement. D’après Libération, les amateurs d’Intouchables seraient donc des imbéciles qui prisent la démagogie et les clichés, vomissent sur la culture avec un grand Cu et préfèrent regarder un soap sur TF1 que de brancher leur cerveau. En somme, une belle bande de lobotomisés auxquels il suffit de rire ou pleurer pendant la séance pour apprécier un film. C’est toujours agréable de se faire traiter de la sorte au détour d’un papier, n’est-ce pas ?

Les critiques à lire : Libération ; les Inrocks

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